Une quête aventureuse et érotique de la beauté au rythme de Richard Wagner, Zarah Leander et Sergej Eisenstein. Eric de Kuyper présente son film dans la ville où son cœur réside : Ostende, bien sûr.
PINK ULYSSES
ERIC DE KUYPER — NL, 1990 – 4K – 138’
07/02 | 20:00 | KAAP | Ostende |
Eric de Kuyper est sans aucun doute le ‘naufragé’ le plus célèbre d’Ostende. En 1990, il décrit dans De hoed van tante Jeannot comment, enfant, il est confié à un chauffeur de camion ami de la famille qui se rend à la côte. Ce dernier l’emmène de Bruxelles à Ostende, où le monde, via la première autoroute de Belgique, s’arrête littéralement. De Kuyper passe ses étés dans la Reine des Plages, où il tombe amoureux de camarades, mais aussi de la ville, à laquelle il continuera de revenir tout au long de sa vie. Les magnifiques récits de ses étés à Ostende trouvent leur place dans Aan zee: taferelen uit de kinderjaren, un classique de la littérature flamande.
Même lorsqu’il ‘fuit’ la Flandre pour Paris, puis passe par Nijmegen pour s’installer à Kranenburg, il reste fidèle à Ostende. Il possède un petit appartement en direction de Middelkerke, où il passe ses étés. Son cœur appartient à cette station balnéaire : dans les années 1990, il défend avec passion, aux côtés d’autres Ostendais, ses trésors menacés, comme les galeries, le lido de style Art déco, le casino, et d’autres patrimoines que la municipalité souhaite ‘développer’.
Outre son activité d’écrivain, de réalisateur pour la télévision, de professeur, et de critique d’opéra, de danse et de cinéma, De Kuyper réalise des films. Son œuvre la plus réussie, et sans doute la plus exubérante, est Pink Ulysses, récemment restaurée par Eye. Ce film réunit plusieurs des passions de De Kuyper : l’opéra et la musique classique, l’histoire du cinéma, la littérature et le corps masculin.
Le film est une réinterprétation anticonformiste, radicale mais sublime de l’Odyssée. Dans la scène d’ouverture, on voit le héros grec dans un petit appartement, en train de repasser son pantalon, tandis qu’en arrière-plan résonne Pars d’Yvonne Georges, chanteuse et actrice féministe belge populaire des années 1920. C’est le début d’un voyage que nous faisons avec Ulysse, raconté à travers des centaines d’autres récits : Potemkine (1926) d’Eisenstein illustre la traversée maritime, L’éternel retour (1943) de Jean Delannoy relate l’histoire d’amour entre Pénélope et Ulysse, et La Caduta di Treia (1911) de Luigi Romano Borgnetto met en lumière la chute de Troie. Il ne s’agit toutefois pas d’un montage de fragments de films, mais d’une mise en scène puissante rappelant les œuvres de Werner Schroeter.
Pink Ulysses est un voyage fascinant à travers l’histoire du cinéma, via l’opéra et les arts visuels, baigné d’érotisme. La sensualité y est hypnotique, magique et, comme le film lui-même, une invitation à voyager, rêver et vivre.
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Avec le soutien de Vlaams Audiovisueel Fonds et KAAP.
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Coordination artistique: Anouk De Clercq, Godart Bakkers
Coördination générale: Ditte Claus
Team artistique: Eric de Kuyper, Xavier Garcia Bardon
Team production: Bob Mees, Jef Declercq, Johan Opstaele, Noah Heylen
Communication: Cynthia Vandenbruaene
Graphisme: Michaël Bussaer. Webdesign: Dominique Callewaert.
Avec le soutien de Auguste Orts, CINEMATEK, KAAP, KASK School of Arts Gent, Onderzoeksfonds Universiteit Gent, Vlaams Audiovisueel Fonds.
Aujourd’hui, parcourant les rues d’Ostende, le promeneur découvre un éclectisme fantastique: un bloc d’ appartements brutal et gris se trouve à côté du glorieux Thermae Palace. Le bâtiment majestueux, presque stalinien du De Grote Post, domine l’avenue Hendrix Serruys. Un ancien grand magasin héberge un musée d’art moderne. Des maisons belle époque se cachent dans des rues tranquilles.
C’est en 2017 que l’artiste Anouk De Clercq est frappée par un grand vide à Ostende. Ses rues ne rappellent en plus rien la glorieuse culture cinématographique de Henri Storck, James Ensor ou de Raoul Servais. La fermeture du cinéma Rialto signifia la disparition de la dernière salle de cinéma indépendante dans le circuit cinématographique d’Ostende. Avec un décor aussi extraordinaire, avec la Mer du Nord comme écran de projection pour des images, des histoires, c’était une perte, laissant un grand vide.
Et murit donc l’idée de Monokino: une salle, respirant ce même éclectisme, où le cinéma pourrait retrouver ses origines. Une salle ouverte aux cinéma dans toutes ses facettes: court métrages, long métrages, films d’auteur, classiques, films expérimentaux, art vidéo, animation, laissant la place également aux jeunes cinéastes et leurs premières œuvres. Monokino montre, questionne, réagit, encourage le débat, invite, met en perspective. Monokino est un endroit pour et par les Ostendais, pour les professionnels et les amateurs, pour les jeunes et les moins jeunes, pour ceux et celles d’ici et d’ailleurs.
Monokino veut montrer des films qui ne se manifestent pas uniquement sur l’écran. Ils se promènent également parmi les habitants, les spectateurs, les créateurs. Dans ce sens, Monokino est également “Kopfkino”, un cinéma mental ou les images ont la liberté d’exister et de se propager.
C’est ainsi que Monokino se promène comme un nomade dans les rues éclectiques d’Ostende et prend sa place dans la tête et le cœur des Ostendais. Bientôt elle mettra pied à terre de façon définitive.
Monokino veut pousser le cinéma dans le 21e siècle et mettre l’accent sur son côté aventureux. Nous mettons tout en œuvre pour trouver l’endroit idéal où les cinéphiles d’Ostende et d’ailleurs pourront se retrouver chez Monokino, mais en attendant, Monokino fonctionnera comme un plateforme de cinéma nomade.
La mer, est à nos yeux, le meilleur lieu où projeter des images, des histoires et des récits. En attendant notre prochaine projection, nous rassemblons une liste de films dans lesquels la mer joue un rôle important, qu’il soit principal ou secondaire. Penses-tu à un film qui ne s’y trouve pas encore? Nous serions ravis d’entendre tes suggestions via info@monokino.org.
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