Rosa Barba a installé la sculpture monumentale Pillage of the Sea dans le tidemark d’Ostende, qui est désormais un point de référence sur la côte.
Nous sommes très heureux de présenter les films de cette artiste polyvalente dans notre dernier programme de l’année.
OUTWARDLY FROM EARTH’S CENTER
ROSA BARBA — DE/IT, 2007 – 16MM on digital – 22’
LET ME SEE IT
ROSA BARBA – DE/IT, 2009 – 16MM – 4’10”
INSIDE THE OUTSET: EVOKING A SPACE OF PASSAGE
ROSA BARBA – DE/IT, 2021 – 16MM on digital – 31’15”
08/12 | 20:00 | KAAP | Ostende |
En 2021, Heidi Ballet était la commissaire de Beaufort, la biennale d’art de la côte flamande. Un thème récurrent dans les œuvres d’art de cette édition est la manière dont l’homme est soumis à la volonté de la nature. Si les gratte-ciel de la côte soulèvent parfois la question “comment l’homme a-t-il changé la côte”, la question est maintenant inversée : “comment cette côte a-t-elle changé l’homme”.
À Ostende, Monokino et Rosa Barba sont invités en tant qu’artistes participants. Monokino organise Cracks & Crumbles : plusieurs projections, performances et installations vidéo réfléchissant sur la mer en tant qu’“autoroute” transatlantique pour la migration et la colonisation.
Rosa Barba installe la sculpture monumentale Pillage of the Sea. Une pile de “coussins” en béton, avec lesquels Barba fait référence aux “hommes de pierre”, cette pile de pierres qui revient dans différentes cultures et qui était souvent placée le long des routes ou aux carrefours. Sur les différents coussins figurent les noms de villes qui risquent de disparaître en raison de l’élévation du niveau de la mer.
En 2021, nous n’avons pas pu rencontrer Rosa Barba et mieux connaître son travail. Aujourd’hui, deux ans plus tard, nous rattrapons le temps perdu et recherchons avec Barba ce que nous partageons : le cinéma et la mer.
Le film Outwardly from Earth’s Center est basé sur l’histoire d’une société fictive située sur un terrain instable menacé de disparition. Cette situation nécessite l’effort collectif de la population pour assurer à la fois la survie de chaque individu et celle de la société. L’histoire s’appuie en partie sur la réalité, puisque Gotska Sandön se déplace d’environ un mètre par an. Le récit fictif des experts renforce l’atmosphère surréaliste, faisant lentement passer l’expérience de ce qui est initialement considéré comme un beau documentaire à une image plus abstraite et quelque peu absurde des luttes et de la vulnérabilité des gens.
Let Me See It est une pièce radiophonique plutôt qu’un film. Les images granuleuses du film 16 mm montrent un paysage marin, le littoral d’un lieu indéfini, la nuit. On entend le bourdonnement d’un narrateur endormi qui raconte l’histoire d’un homme qui perd la vue. L’ami de cet homme l’aide à mémoriser les objets de sa maison qui ont été perdus. Les images du vol de nuit au-dessus d’un archipel deviennent une métaphore de la recherche de ses souvenirs et de la disparition de son monde autrefois cohérent. Le narrateur incite un protagoniste invisible à réévaluer tous les autres objets qui l’entourent. C’est une expérience qui mène à la beauté de la désintégration, aux sensations troublantes de ses schémas d’expérience dramatisés et intensifiés.
La mer Méditerranée est depuis longtemps une voie de communication pour le commerce et les échanges culturels entre l’Est et l’Ouest, mais elle marque aussi le fossé entre le Nord et le Sud. À Chypre, une “zone morte” de 180 kilomètres divise également le Nord et le Sud et constitue le point de départ de l’intervention artistique de Rosa Barba.
Inside the Outset: Evoking a Space of Passage est un projet en deux parties : un film et une installation à long terme d’un cinéma en plein air. Le projet a débuté il y a sept ans, lorsque Barba a été invité à Chypre par le Point Centre for Contemporary Art de Nicosie et la conservatrice Mirjam Varadinis. À la suite de cette visite, l’artiste a proposé de construire une sculpture cinématographique dans la zone tampon, poursuivant ainsi une exploration permanente de sa pratique artistique du paysage et de l’intervention de l’homme dans la nature. La cérémonie d’inauguration du cinéma en plein air de Rosa Barba a eu lieu le 10 septembre 2021.
Entre-temps, la sculpture sur la plage non loin du KAAP est devenue un point de référence dans le paysage. On s’y retrouve, on la marque comme point de départ ou d’arrivée d’une promenade le long de la mer. Nous sommes donc très heureux de pouvoir également présenter les films de cet artiste polyvalent et de renommée internationale.
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Avec le soutien du Fonds audiovisuel flamand et de la ville d’Ostende.
Les tickets coûte €10 ou €7 avec réduction. Vous pouvez commander les tickets par Uit in Oostende ou les acheter le soir même à l’entrée. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter info@monokino.org.
SOUTIEN — Nous travaillons pour l’instant sans subsides, votre soutien est donc le bien venu et éclairera l’écran de Monokino:
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Avec mention “donation”.
Les donations sont déductibles d’impôt à partir de 40€.
Une donation de 100€ ne vous coûtera que 55€.
Coordination artistique: Anouk De Clercq, Godart Bakkers
Coördination générale: Ditte Claus
Team artistique: Eric de Kuyper, Xavier Garcia Bardon
Team production: Bob Mees, Jef Declercq, Johan Opstaele, Noah Heylen
Communication: Cynthia Vandenbruaene
Graphisme: Michaël Bussaer. Webdesign: Dominique Callewaert.
Avec le soutien de Auguste Orts, CINEMATEK, KAAP, KASK School of Arts Gent, Onderzoeksfonds Universiteit Gent, Vlaams Audiovisueel Fonds.
Aujourd’hui, parcourant les rues d’Ostende, le promeneur découvre un éclectisme fantastique: un bloc d’ appartements brutal et gris se trouve à côté du glorieux Thermae Palace. Le bâtiment majestueux, presque stalinien du De Grote Post, domine l’avenue Hendrix Serruys. Un ancien grand magasin héberge un musée d’art moderne. Des maisons belle époque se cachent dans des rues tranquilles.
C’est en 2017 que l’artiste Anouk De Clercq est frappée par un grand vide à Ostende. Ses rues ne rappellent en plus rien la glorieuse culture cinématographique de Henri Storck, James Ensor ou de Raoul Servais. La fermeture du cinéma Rialto signifia la disparition de la dernière salle de cinéma indépendante dans le circuit cinématographique d’Ostende. Avec un décor aussi extraordinaire, avec la Mer du Nord comme écran de projection pour des images, des histoires, c’était une perte, laissant un grand vide.
Et murit donc l’idée de Monokino: une salle, respirant ce même éclectisme, où le cinéma pourrait retrouver ses origines. Une salle ouverte aux cinéma dans toutes ses facettes: court métrages, long métrages, films d’auteur, classiques, films expérimentaux, art vidéo, animation, laissant la place également aux jeunes cinéastes et leurs premières œuvres. Monokino montre, questionne, réagit, encourage le débat, invite, met en perspective. Monokino est un endroit pour et par les Ostendais, pour les professionnels et les amateurs, pour les jeunes et les moins jeunes, pour ceux et celles d’ici et d’ailleurs.
Monokino veut montrer des films qui ne se manifestent pas uniquement sur l’écran. Ils se promènent également parmi les habitants, les spectateurs, les créateurs. Dans ce sens, Monokino est également “Kopfkino”, un cinéma mental ou les images ont la liberté d’exister et de se propager.
C’est ainsi que Monokino se promène comme un nomade dans les rues éclectiques d’Ostende et prend sa place dans la tête et le cœur des Ostendais. Bientôt elle mettra pied à terre de façon définitive.
Monokino veut pousser le cinéma dans le 21e siècle et mettre l’accent sur son côté aventureux. Nous mettons tout en œuvre pour trouver l’endroit idéal où les cinéphiles d’Ostende et d’ailleurs pourront se retrouver chez Monokino, mais en attendant, Monokino fonctionnera comme un plateforme de cinéma nomade.
La mer, est à nos yeux, le meilleur lieu où projeter des images, des histoires et des récits. En attendant notre prochaine projection, nous rassemblons une liste de films dans lesquels la mer joue un rôle important, qu’il soit principal ou secondaire. Penses-tu à un film qui ne s’y trouve pas encore? Nous serions ravis d’entendre tes suggestions via info@monokino.org.
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