Le dernier week-end de septembre, Shhh revient à Ostende pour sa septième édition. Seul festival de cinéma à déclarer son amour à la fois au film muet et à la mer, il invite à nouveau à regarder avec attention, à écouter en silence et à se perdre dans des images qui parlent sans mots. Pendant deux jours, dans divers lieux de la ville, le festival ouvre un espace où cinéma, traditions orales de récit et pratiques artistiques contemporaines se rencontrent.

Shhh écoute. Les voix du passé. Les histoires qui voyagent à travers le temps et les frontières culturelles. Les films qui ne veulent pas seulement être vus, mais aussi entendus. Dans le silence résonne le monde. Et à Ostende, on l’entend parler.

Au centre de cette édition : l’explicateur, ce narrateur qui, durant les premières décennies du cinéma, accompagnait l’image – parfois pour l’expliquer, parfois pour l’intensifier. L’explicateur n’était pas seulement un guide, mais aussi un performeur, un pont entre l’écran et le public, un dramaturge de l’imaginaire. Dans certains cas, ce n’était pas le film lui-même qui attirait les spectateurs, mais la réputation du conteur – une star avec son propre style, sa voix et son public.

Cette tradition n’est pas une anecdote d’un passé lointain, mais fait partie d’une pratique plus vaste et universelle où récits et images en mouvement se sont toujours entrelacés. Des feux de camp aux lanternes magiques, des benshi japonais aux marionnettes d’ombre indonésiennes – partout dans le monde sont nées des formes où narration et image allaient de pair, transformant le spectateur en participant d’une culture vivante du récit. Cette année, Shhh se concentre sur ce pont entre voir et écouter, sur la force performative des histoires, sur le rituel du cinéma comme expérience partagée.

Ainsi, Lieve Kleeven tisse sa voix et les sonorités chaleureuses d’instruments traditionnels indonésiens avec les impressionnants récits de sa mère. Le collectif indonésien Pasirputih Lombok propose un triptyque d’histoires populaires transmises au sein de la communauté Sasak de Lombok.

Laterna Magica et Zindzi Tillot font revivre la lanterne magique à travers une projection et la narration de The Route of the Overland Mail to India. Du côté de la Tanzanie, DJ Black et Jesse Gerard Mpango rejoignent le festival : DJ Black accompagne le film Maangamizi d’un récit performatif, tandis que Jesse Gerard Mpango prête sa voix à de poétiques contes d’Afrique de l’Est associés au film Majini.

Et sur la plage d’Ostende, la cinéaste Adriana Vila Guevara nous convie autour d’un feu, où récits, éléments et corps se mêlent en un rituel sensoriel.

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Avec le soutien de Vlaamse gemeenschap, Vlaams Audiovisueel Fonds, nw-aalst, KAAP, kleinVerhaal, projectvierennegentig.

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Les tickets à l’unité coûte 15€ (tarif de soutien), 11€ (tarif de base), 8€ (réduction pour étudiants, 65+ et enseignants) ou 2€ (UiTPAS). Le pass qui inclut tout coûte €50 (tarif de soutien), 30€ (tarif de base), 24€ (réduction pour étudiants, 65+ et enseignants). Les laissez-passer pour le festival et les billets individuels peuvent être commandés via KAAP.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter info@monokino.org.

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