Pour notre premier événement de 2019, nous projetterons des films en 16 mm. Nous nous lancerons en v-v-vrombissant dans cette nouvelle année avec la caméra et le projecteur en tant qu’explorateurs et créateurs de mondes.

L’HIPPOCAMPE
JEAN PAINLEVÉ — FR, 1934 – 16MM — 14’

LES AMOURS DE LA PIEUVRE
JEAN PAINLEVÉ — FR, 1967 – 16MM — 14’

ORIGIN OF THE SPECIES
BEN RIVERS — UK, 2008 – 16MM — 16’

18/01 20:00 Vrijstaat O Oostende

Jean Painlevé, le photographe-cinéaste-scientifique-inventeur français, est l’auteur de près de 200 films sur une période de 60 ans autour d’un large éventail de sujets tels que les chauves-souris, les pigeons ou encore l’astronomie. Toutefois, il était principalement spécialisé dans la faune sous-marine. En tant que fondateur du premier club de plongée amateur en Europe, il a réalisé entre autres des portraits d’oursins, de crevettes, de méduses et de crabes. Un monde mystérieux, jusqu’alors inconnu du grand public flotta « à la surface » et fut projeté pour la première fois dans les cinémas. L’approche employée par Painlevé n’était pas celle d’un biologiste, mais celle d’un astronaute qui rapporte à la terre des nouvelles de cette planète étrange et nouvellement découverte, où les êtres montrent parfois des ressemblances frappantes avec les terriens. Avec une grande fascination, il révèle le côté érotique, comique et sauvage des créatures sous-marines.

« L’Hippocampe » reste à ce jour son oeuvre la plus célèbre. Le film provoqua à sa sortie un grand scandale à cause de l’ouverture d’esprit avec laquelle Painlevé se penche sur la sexualité des animaux. « Les Amours de la Pieuvre » est aussi, une histoire érotique: le poulpe, le spectateur, la caméra, l’objectif, le cinéaste se retrouvent tous ensemble dans un espace confiné où chacun cherche toujours l’autre. En 1924, Painlevé publia l’article « Exemple de surréalisme: le cinéma » dans le magazine mensuel Surréalisme. Painlevé avança que la caméra est l’instrument parfait pour montrer combien notre monde « réel » est surréel. Dans « L’hippocampe » et « Les amours de la Pieuvre », il met ses théories en pratique et nous présente le monde sous-marin de rêve que jusqu’alors nous ne connaissions que « depuis l’extérieur ».

Pour terminer, nous projetterons « Origin of the Species » du réalisateur britannique Ben Rivers. Le film dresse le portrait intime de S., un personnage marquant qui vit dans un endroit reculé dans une forêt et a lu « L’Origine des espèces », la célèbre oeuvre de Darwin, pendant vingt ans. Ce professeur dingue enquête et essaie de définir le monde en utilisant les théories de Darwin. Rivers, à son tour, soumet le film à un processus expérimental dans lequel le son est libéré de l’image. Le personnage principal, S.; le cinéaste, Rivers; et toi, spectateur : chacun est occupé à chercher et donner un sens aux choses, en créant un monde qui lui soit propre.

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Coordination artistique: Anouk De Clercq, Godart Bakkers
Coördination générale: Ditte Claus
Team artistique: Eric de Kuyper, Xavier Garcia Bardon
Team production: Bob Mees, Jef Declercq, Johan Opstaele, Noah Heylen
Communication: Cynthia Vandenbruaene
Graphisme: Michaël Bussaer. Webdesign: Dominique Callewaert.

Avec le soutien de Auguste Orts, CINEMATEK, KAAP, KASK School of Arts Gent, Onderzoeksfonds Universiteit Gent, Vlaams Audiovisueel Fonds.

Aujourd’hui, parcourant les rues d’Ostende, le promeneur découvre un éclectisme fantastique: un bloc d’ appartements brutal et gris se trouve à côté du glorieux Thermae Palace. Le bâtiment majestueux, presque stalinien du De Grote Post, domine l’avenue Hendrix Serruys. Un ancien grand magasin héberge un musée d’art moderne. Des maisons belle époque se cachent dans des rues tranquilles.

C’est en 2017 que l’artiste Anouk De Clercq est frappée par un grand vide à Ostende. Ses rues ne rappellent en plus rien la glorieuse culture cinématographique de Henri Storck, James Ensor ou de Raoul Servais. La fermeture du cinéma Rialto signifia la disparition de la dernière salle de cinéma indépendante dans le circuit cinématographique d’Ostende. Avec un décor aussi extraordinaire, avec la Mer du Nord comme écran de projection pour des images, des histoires, c’était une perte, laissant un grand vide.

Et murit donc l’idée de Monokino: une salle, respirant ce même éclectisme, où le cinéma pourrait retrouver ses origines. Une salle ouverte aux cinéma dans toutes ses facettes: court métrages, long métrages, films d’auteur, classiques, films expérimentaux, art vidéo, animation, laissant la place également aux jeunes cinéastes et leurs premières œuvres. Monokino montre, questionne, réagit, encourage le débat, invite, met en perspective. Monokino est un endroit pour et par les Ostendais, pour les professionnels et les amateurs, pour les jeunes et les moins jeunes, pour ceux et celles d’ici et d’ailleurs.

Monokino veut montrer des films qui ne se manifestent pas uniquement sur l’écran. Ils se promènent également parmi les habitants, les spectateurs, les créateurs. Dans ce sens, Monokino est également “Kopfkino”, un cinéma mental ou les images ont la liberté d’exister et de se propager.

C’est ainsi que Monokino se promène comme un nomade dans les rues éclectiques d’Ostende et prend sa place dans la tête et le cœur des Ostendais. Bientôt elle mettra pied à terre de façon définitive.

Monokino veut pousser le cinéma dans le 21e siècle et mettre l’accent sur son côté aventureux. Nous mettons tout en œuvre pour trouver l’endroit idéal où les cinéphiles d’Ostende et d’ailleurs pourront se retrouver chez Monokino, mais en attendant, Monokino fonctionnera comme un plateforme de cinéma nomade.

La mer, est à nos yeux, le meilleur lieu où projeter des images, des histoires et des récits. En attendant notre prochaine projection, nous rassemblons une liste de films dans lesquels la mer joue un rôle important, qu’il soit principal ou secondaire. Penses-tu à un film qui ne s’y trouve pas encore? Nous serions ravis d’entendre tes suggestions via info@monokino.org.

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